Ma Dubey-Schaldenbrand Index Mobile à moi
par Pandani - Septembre 2004



Hello,
Voici la petite dernière, récupérée tout juste mardi dernier. Installez vous bien, ça va être un peu long ...
Sans plus attendre, je vous présente la belle, just out of the box :

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Je pense que les habitués ont reconnu au premier coup d'oeil. Pour les cancres dans le fond ou les myopes sévères, la même en gros plan :

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ça y est, tout le monde à reconnu ? oui ? non ? Bon, pour les amnésiques ou ceux qui releveraient d'une cuite fracassante, vous pouvez réviser dans le billet de Joel Pynson consacré à l'Index Mobile (rubrique Billets de ce site).
Car il s'agit en effet de la fameuse Index Mobile de la maison Dubey & Schaldenbrand dont le concept a été inventé dans les années 40 par Georges Dubey. En l'occurrence, cette montre est une des rééditions de l'Index Mobile qui ont été fabriquées par D&S à la fin des années 90. Je l'ai acquise d'occasion, mais elle est pour ainsi dire neuve et dans un état quasi irréprochable.
On l'identifie bien sûr au premier coup d'oeil, grace à son spiral placé au centre et au dessus du cadran, qui se voit comme .... comment dire ? le nez au milieu de la figure ! Lorsque le chrono est déclenché, les deux aiguilles superposées du chrono avancent de façon solidaire. Si l'on excerce une pression sur le poussoir placé sur la couronne, l'aiguille du dessus s'arrête, afin de permettre de mesurer un temps intermédiaire, pendant que l'autre continue. Une fois le poussoir relaché, l'aiguille du dessus rattrape instantanément l'autre, grace au spiral qui relie les deux aiguilles (C'est pourquoi on l'appelle "Rattrapante").



Ci-dessous, on voit la rattrapante stoppée (à 10 h) tandis que l'aiguille chrono principale continue sa course (à midi) :





Cette caractéristique essentielle étant exposée, voyons maintenant comment se présente la D&S Index mobile dans son ensemble : je dois dire que j'ai été un peu déconcerté au début par certains aspects de cette montre, mais j'ai vite oublié ces détails car la belle a avant tout un charme fou. C'est bien simple, depuis mardi, elle ne me quitte plus.



Revue de détail :



Commençons, au hasard, par la couronne et les poussoirs : je le dis tout net, remonter cette montre est un vrai régal. La préhension de la couronne est parfaite, et celle-ci tourne avec une douceur que je n'ai jamais sentie avec d'autres montres.
En revanche, les poussoirs du chrono ne sont pas la hauteur : bien entendu, ils fonctionnent, mais on est loin de la sensation de fermeté et de déclenchement net et précis qu'on rencontre sur les chronos haut de gamme (avec roue à colonne par ex). D'ailleurs, les deux poussoirs ne procurent pas exactement la même sensation, et le ponpon c'est la remise à zero du chrono : ça marche et l'aiguille se remet pile poil à midi, mais non sans avoir au préalable émis un drole de bruit et en ayant pour ainsi dire un peu "rebondi".
Bref, on touche sans doute là aux limites du vénérable calibre qui équipe la montre ... NB : contrairement aux habitudes, c'est le poussoir du bas qui sert à la fois à arrêter le chrono et à le remettre à zéro.

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Le cadran maintenant : même si sa finition n'est pas extraordinaire, je le trouve très chouette. Il dispose à la fois d'une échelle tachymétrique et d'une échelle télémétrique, d'une petite seconde à 9 h et d'un compteur de 30 minutes pour le chrono à 3 h. On ne le voit pas bien sur les photos, mais la partie centrale du cadran est finement brossée dans le sens vertical. Compte tenu de sa position à l'intérieur du cadran, l'échelle des minutes (graduée au 1/5ième de sec pour le chrono) n'est pas recommandée aux presbytes.
Particularité étrange de ce cadran, les compteurs (petite seconde et minutes du chrono) ne sont pas parfaitement symétriques. Regardez bien leur intersection avec l'échelle des minutes qui est différente des deux cotés (on voit aussi dans ces intersections les limites de la finition du cadran). Cette dissymétrie doit probablement être due à la configuration du calibre (quelqu'un a une autre explication ?) et elle est d'ailleurs présente sur toutes les index-mobile que j'ai vues en vrai ou en photo.

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Les glaces, ensuite (car il y en a deux) : celle du dessus est très très convexe, ce qui peut se concevoir, mais celle du dessous l'est également aussi un petit peu, ce qui est moins banal. ça donne à l'engin, de profil, comme qui dirait des allures d'OVNI. Je ne sais pas en quel matériau sont les glaces (quelqu'un a l'info ?). Je suis presque certain que ce ne sont pas des glaces saphir : à vue de nez je dirais que celle de dessus est en plexi et que celle du dessous en verre minéral.

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Le mouvement maintenant : il s'agit d'un calibre Landeron 48, comme dans la plupart des Index Mobile originales des années 50 ou 60. En fait, D&S a utilisé pour ses rééditions des vieux stocks de mouvement.
Le grand père a 17 rubis et bat à la fréquence étourdissante de 18.000 alternances / heure. La moitié d'un El Primero, quoi !. On peut l'admirer grace à l'immense glace situé sous le boitier. Vous avez vu la taille de la glace ? C'est carrément du cinémascope !
Particularité amusante de ce mouvement, il fait beaucoup de bruit : alors que je dois coller mon oreille à mes autres montres pour les entendre vrombir à 28.000 voire 36.000 A/H, j'entends distincement le tic-tac lent et sonore de ce Landeron alors que la montre est posée sur le bureau juste devant moi. J'adore ça !!!

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Et pour finir, le bracelet : celui qui m'a été fourni avec la montre n'était pas celui d'origine, et pour tout dire n'était pas digne de celle-ci. Je l'ai donc immédiatement remplacé par un croco Zenith ancien mais neuf de stock que j'avais dégoté il y a 6 mois pour presque rien sur eBay. Il est d'une couleur bleu-gris patinée assez indéfinissable qui je trouve va bien avec la belle. (il ne me manque plus qu'un boucle signée D&S ... snif ...).
Admirez l'ensemble :

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Voilà, c'est tout pour aujourd'hui    :o)

copyright Pandani pour Chronomania.net 2004