Zenith
Elite Port Royale V
Par Tytil - 2004
« LE BEAU EST LA SPLENDEUR DU VRAI » - PLATON
Le calibre Elite a tout juste 10 ans cette année. Une excellente occasion pour vous proposer une revue sur ma montre qui intègre ce noble calibre.
Historique de cette manufacture
1865 : Fondation des "établissements Georges Favre-Jacot" par Georges Favre-Jacot, sur des principes de construction révolutionnaires : l'industrialisation des mouvements, sans pour autant céder sur la précision des montres.
1896 : La manufacture obtient une médaille d'or à l'Exposition nationale suisse de Genève.
1903 : La manufacture obtient le premier prix du Concours chronométrique de l'Observatoire de Neuchâtel.
1911 : Les établissements Georges Favre-Jacot sont rebaptisés du nom de Zenith, nom d'un mouvement mécanique alors réputé pour sa fiabilité et sa précision.
1929 : La manufacture obtient le "Grand Prix" à l'Exposition universelle de Barcelone.
1960 : Mise en fabrication du mouvement mécanique 5011 K, détenteur du record de précision dans sa catégorie.
1969 : - Naissance de El Primero, premier mouvement chronographe automatique intégré (280 pièces, 30mm de diamètre, 6.5mm d'épaisseur, 55H de réserve de marche, 36000 A/h).
1972 : Rachat de Zenith par une firme américaine.
1975 : Arrêt de la production du mouvement El Primero.
1978 : Rachat de Zenith par une firme suisse.
1986 : Relancement de la fabrication du mvt El Primero.
1994 : Lancement du mvt Elite automatique extra plat de 11''' 1/2.
2000 : Rachat par le groupe LVMH.
Fondée donc en 1865 par Georges Favre-Jacquot qui désirait voir réunies sous un même toit les meilleures pratiques horlogères, Zenith a conservé sa spécificité de manufacture, un terme qui désigne dans le monde horloger une entreprise assurant intégralement la conception et la fabrication des mouvements mécaniques. Un gage d’excellence aujourd’hui de plus en plus rare dans l’industrie horlogère.
Ses ateliers sont basés à Locle en Suisse. La manufacture produit trois grands mouvements mécaniques: le chronographe automatique intégré El Primero, le mouvement mécanique extra plat Elite et le mouvement manuel 22 lignes 5011 K. Ces calibres conjuguent performance et innovation. Optimisant l'intégration des rouages nécessaires à leur fonctionnement, ils sont d'un faible encombrement et se déclinent avec plusieurs complications (phase de lune, flyback, dual time) ce qui permet à ZENITH de proposer une gamme étendue et complète. Simples d'utilisation, extrêmement fiables, ces mouvements sont les témoins d’une recherche de la perfection dans les moindres détails tant en micromécanique de pointe qu'en lubrification ou en esthétique.
Le mouvement :
Un peu d'histoire sur la genèse de ce mouvement
Présenté à la foire de Bâle en 1994, ce calibre est pour Zénith la manifestation d'un vrai renouveau. Zénith à l'époque n'a plus guère que le El Primero pour servir de promotion à la marque en qualité de manufacture. Comme d'autres, Zénith met dans ses montres de la fin des années 80 et du début des années 90 des calibres ETA...Un comble pour une marque qui déjà joue la carte de la manufacture.
L'objectif de Zénith est de produire un calibre extra plat automatique et modulaire.
Cette création est très importante pour Zénith car un échec ne lui serait pas économiquement permis. Les années quartz ont fragilisé nombres de marques.
Pour Bâle 94, il faut donc une vraie nouveauté dans un univers horloger assez timide où tout le monde est un peu dans l'expectative. La nouveauté chez Zénith depuis la création du calibre El Primero, c'est l'apparition des machines à commandes numériques pour aider à la création du nouveau mouvement. Fiabilité, précision et fonctionnalité tant pour l'horloger que l'usager seront les objectifs poursuivis par le bureau d'études. Ce calibre doit être facilement certifiable COSC. A l'époque, en 1994, Zénith produisait entre 150 000 et 200 000 calibres par an et seulement un tiers de mécaniques. Le reste c'était du quartz !!!
Créé donc en 1994, le mouvement Elite a nécessité cinq années d'études. L'élaboration de ce calibre extra plat révèle un savoir-faire horloger patiemment accumulé depuis 1865.
Ce calibre est un mouvement "Maison" à 100%, et non une récupération d'un produit conçu ou venu d'ailleurs. Le choix d'un 36 000 alternances ne sera pas renouvelé car trop de contraintes techniques. Un problème de fiabilité lors du lancement risquerait d’altérer et l'image de Zénith : c'est un risque trop important. On reste donc sur un calibre à 28 800 alternances plus docile.
Ce calibre, apprécié des connaisseurs, permet le plus grand nombre de déclinaisons parmi la collection ZENITH. En heure et minute avec petite seconde à 9 heures (l'une des signatures de la marque), il peut en effet intégrer plusieurs complications, tels que le Dual Time ou l’indicateur de réserve de marche, et existe en version manuelle ou automatique.
Rassembler toutes les qualités de performance, de fiabilité et de précision dans une géométrie élégante, voilà ce que réussit avec éclat le mouvement Elite.
Les premières versions s'appellent série 6 comme le premier chiffre de la référence des calibres.66X pour la version manuelle ,67X pour les versions à seconde centrale, 68X pour les versions à petite seconde etc. Le dernier chiffre, c'est la version (double fuseau, Réserve de marche...).
Dès son lancement, le mouvement Elite est élu "meilleur mouvement mécanique de l'année".
Ma Zenith à moi
C'est le cadeau de fiançailles de ma merveilleuse épouse. J'ai la version acier avec bracelet en cuir couleur marron (ref 01 0250 684).
A l'époque, je cherchais une montre carrée avec si possible un mouvement de manufacture. En short liste, il y avait Oris, Jaeger & LeCoultre, Baume & Mercier, Eterna et Zenith. Après avoir visionné la K7 vidéo de la manufacture, je suis tombé sous le charme ! Il n'y avait plus qu'à attendre les soldes sur Paris.
Vue d'ensemble
L'impression première qui se dégage à la vue comme au toucher est celle d'une grande qualité de réalisation.
Elle a la taille idéale pour mon poignet (l'Eterna 1935 que j'avais essayé à l'époque s'était révélée trop petite) et est très confortable à l’usage.
C'est une montre que l'on remarque : mélange de sobriété et de beauté. Je la trouve intemporelle même si elle fait penser aux montres des années 50
Suivant l'éclairage et la luminosité, elle prend une couleur différente qui va du blanc à l'écru voire au marron clair.
Enfin, grâce à son extrême finesse, elle passe facilement sous les manches d’une chemise : on se demande d'ailleurs comment les ingénieurs ont fait pour intégrer une masse oscillante dans un boîtier si fin ! Elégante mais discrète
Le calibre de ma montre
Le cœur un mouvement automatique Elite 680 (la photo est un 670 mais il doit être très proche) avec date à 6 heures et petite seconde à 9 heures. Zénith annonce ce calibre automatique comme le plus plat jamais créé pour une telle fréquence. Avec 3,28 mm d'épaisseur seulement, la belle a un diamètre de 25,60 mm (11 lignes 1/2), une réserve de marche de 50 heures et 26 rubis.
La montre est étanche à 50 m (honnêtement, je ne me suis jamais risqué à tester cette profondeur)
C’est vraiment un trésor de fiabilité et de performance : elle prend 3 secondes de retard par semaine en tout et pour tout
Pour monter intégralement cette montre, il ne faut pas moins de 4500 opérations et
147 composants de 22 métaux différents sont nécessaires à son assemblage !
Balancier annulaire en Glucydur, spiral auto compensateur, régulation fine à vis micrométrique, système de remontage automatique dans les 2 sens à haut rendement énergétique, rotor de grand diamètre en carbure de tungstène monté sur roulement à bille, dispositif anti choc, le calibre Elite est conçu pour durer longtemps et espacer les révisions. Tant mieux car j'aimerais pouvoir transmettre plus tard cette montre à mes enfants et moins il y a d’entretien, mieux c'est !
Le Boîtier :
Le boîtier est en acier inoxydable. Il est en acier poli, façon miroir. C'est un cadran très original avec différentes facettes.
La finition est réellement impeccable. Le toucher est doux, presque soyeux. Le métal est certes traité, mais juste ce qu'il faut pour remplir sa fonction, pas plus : il protège le moteur de la machine, ne s'altère pas et est doux au contact de la peau.
Le fond est vissé par 4 minuscules vis.
Le boîtier est très fin et très léger pour une montre automatique. On regrette cependant l'absence de fond transparent.
Un point très positif : il n’est pas trop sensible aux micro rayures et au bout de 4 ans, il a gardé tout son éclat !
Dimensions 32 x 36 mm
Vu de profil, il est légèrement bombé pour épouser parfaitement le poignet !
La glace
Elle est en saphir et est légèrement bombée pour épouser parfaitement la forme du boîtier. Je pense qu'elle est traitée anti-reflet. Sur le pourtour, le verre est aussi très légèrement saillant et biseauté.
Le Cadran
Le cadran est l'un des plus beaux atouts de cette montre, tant sur le plan esthétique, que sur celui de la lisibilité ou encore de la qualité de fabrication.
La disposition est classique excepté la petite seconde à neuf heures.
Le fond du cadran est blanc couleur ivoire. L'alliance du blanc mate et du marron foncé du bracelet offre un contraste du plus bel effet ! Ce sont des couleurs parfaites que je trouve pour l'été !
La lisibilité est globalement très bonne et le design des chiffres arabes est simplement beau et harmonieux
Des petits points luminescents marquent tous les quatre quart d'heures sauf à 9 heures. Tout cela brille très correctement dans le noir. Les aiguilles sont légèrement colorées e noir et également très luminescentes dans l’obscurité.
La date qui apparaît dans le guichet à six heures reste très lisible.
L'alignement à 12 heures est impeccable, preuve d'un bon réglage en usine.
Enfin, la petite seconde est plus fine que les deux petites aiguilles principales.
Le Bracelet :
J'ai choisi le bracelet cuir même si l'acier est mieux pour une éventuelle revente.
Je déteste le contact de l'acier : il a tendance à irriter la peau et fait même parfois office « d'épilateur » ! Pour moi, le cuir est comme une seconde peau. C'est pourquoi je n'ai aucun bracelet en acier. De plus, je trouve que c'est plus élégant (mais là, c'est purement subjectif)
Les papiers et la boîte
La montre est livrée dans un très beau coffret assez massif en bois verni de couleur clair, dont l'intérieur est recouvert d'une sorte de toile blanche.
Sur le couvercle du coffret trône un superbe écusson, en métal, presque médiéval dans sa finition, aux armoiries de ZENITH. La montre est présentée sur un coussin blanc.
Ce coffret est fourni dans une boîte en carton fort, tout blanc aussi, qui contient les papiers : documentation dans toutes les langues, livret avec la liste des distributeurs officiels et carte de garantie. Classique mais de très bonne qualité.
A l’usage
Parfait, montre très confortable. Le seul petit défaut concerne le remontage pour amorcer la montre après une période d'inactivité. Il faut l’admettre, il n'est pas très agréable du tout !
On aurait également pu souhaiter un fond transparent afin de voir le mouvement et sa finition
Conclusion
Cette belle mécanique a désormais dix ans mais elle a très bien vieilli !
Plus globalement, cette montre offre un rapport qualité/prix bien au dessus de la moyenne. Le mouvement est une pure merveille et cette montre même s'il elle n'est pas équipée du El Primero mérite largement sa place dans une collection. En 2 mots : classique et raffinée
Source : site WEB Zenith, revue de ZEN sur le calibre Elite que je remercie au passage, l'annuel des montres et divers magazines